Orme de chine, Bouture 1992

L’Orme de Chine en Bonsaï : Débuter avec Simplicité ou Rechercher le Défi ?

Adaptabilité de l’Orme de Chine et son apparence gracieuse en font un candidat idéal.

L’Orme de Chine, également connu sous son nom scientifique Ulmus Parviflora, est un choix populaire et traditionnel pour les amateurs de bonsaï dans le monde entier. Sa facilité de culture, son adaptabilité et son apparence gracieuse en font un candidat idéal pour ceux qui s’initient à l’art du bonsaï. Pourtant, dès le début de mon aventure dans ce monde miniature, l’Orme de Chine ne m’a pas particulièrement séduit.

Sa présence omniprésente, souvent vantée comme la variété parfaite pour les débutants, me semblait manquer de défi. Mon inclination pour l’apprentissage et la maîtrise d’une compétence à travers ses difficultés m’a poussé à chercher ailleurs, vers des spécimens moins communs et plus exigeants. Mes choix sont rapidement tournés vers des variétés autochtones, telles que l’Orme à feuille de charme (Ulmus Carpinifolia Carpinifolia) et l’Orme Champêtre (Ulmus Campestris), ainsi que d’autres essences qui prospèrent dans nos régions.

Ce choix de parcours n’était pas une réfutation de la valeur de l’Orme de Chine en tant que bonsaï, mais plutôt une quête personnelle pour explorer, comprendre et maîtriser les nuances de cet art traditionnel japonais au-delà de ce qui est communément. proposé aux débutants.

Ci-dessus, l’un des seuls Ormes de Chine que j’ai cultivés à partir d’une simple bouture en 1992.

Histoire et caractéristiques de l’Orme de Chine

Originaire de l’Extrême-Orient, spécifiquement de Chine, de Corée et du Japon, l’Orme de Chine, ou Ulmus Parviflora, tient une place emblématique dans l’histoire du bonsaï. Sa découverte et sa première utilisation dans l’art du bonsaï peuvent être tracées jusqu’à plusieurs siècles en arrière, ce qui témoigne de son importance culturelle et esthétique dans cette tradition millénaire.

Botaniquement, l’Ulmus Parviflora se caractérise par ses petites feuilles vertes brillantes, sa capacité à former de fines ramifications et sa croissance relativement rapide. Ces attributs en font non seulement un sujet d’étude fascinant pour les botanistes mais aussi le choix parfait pour les novices du bonsaï. Sa grande tolérance aux conditions de croissance les plus variées et sa résistance à de nombreuses maladies renforcent encore plus sa réputation en tant que « premier bonsaï » idéal pour ceux qui s’aventurent dans l’art.

Pourquoi l’Orme de Chine est un choix préféré des débutants ?

L’Orme de Chine est souvent loué pour son aptitude exceptionnelle à accueillir les novices dans le monde du bonsaï. Son incroyable résilience, qui lui permet de rebondir même après des erreurs de taille ou d’arrosage, est l’une des raisons majeures de sa popularité auprès des débutants. Cette tolérance aux erreurs réduit considérablement le risque de perte de la plante, encourageant ainsi les débutants à expérimenter sans crainte.

Outre sa résilience, l’Ulmus Parviflora se distingue par sa facilité d’entretien. Contrairement à des espèces plus capricieuses, il accepte bien différentes conditions d’éclairage et de température, et peut être rempoté sans trop de difficulté. De plus, sa croissance rapide donne un retour visuel gratifiant sur le progrès de l’arbre, ce qui peut être très motivant pour quelqu’un qui apprend les bases du bonsaï.

Enfin, l’accessibilité et le coût abordable de l’Orme de Chine le rendent encore plus amusant pour les amateurs. Disponible dans presque toutes les pépinières spécialisées dans les bonsaïs, ainsi que dans de nombreux magasins en ligne, il permet à chacun de débuter dans ce loisir sans se ruiner. Tous ces facteurs contribuent à faire de l’Ulmus Parviflora le choix numéro un pour de nombreux aspirants amateurs de bonsaï.

Orme de chine du Commerce

Les ormes de Chine en forme de « S » devraient être évités lors de l’achat, à moins que vous ne souhaitiez repartir uniquement avec la base ou si la forme « S » semble naturelle. De même, pour le choix d’un arbre en style balai, il est également préférable de le choisir en fonction du Nebari et de la disposition correcte des branches. Cela reste malgré tout un bon compromis pour se lancer et débuter.

Cependant, rien n’est figé dans vos choix si vous optez pour un style original et créatif tel que le style Burton ou Cosmic.

Orme de Chine très courant dans le commerce en tant que balai, à choisir uniquement si le Nebari et la disposition des branches sont corrects.
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Une démarche personnelle et la recherche de variétés plus exigeantes

Mon parcours personnel dans l’univers du bonsaï a débuté avec un soif d’exploration et de défi. L’omniprésence de l’Orme de Chine, souvent préconisé pour les débutants, ne cadre pas avec mon désir de me confronter à des espèces plus exigeantes. C’est ainsi que mon attention s’est tournée vers des variétés endémiques, enrichissant mon expérience et approfondissant ma compréhension de cet art complexe.

L’Orme à feuille de charme (Ulmus Carpinifolia Carpinifolia) et l’Orme Champêtre (Ulmus Campestris), avec leurs exigences de soin distinctifs et leur résilience à nos climats locaux, ont captivé mon intérêt. Ces espèces nécessitent une attention particulière en termes de taille, d’arrosage et de protection contre les éléments et les maladies, offrant ainsi un niveau de complexité et de satisfaction que je recherche.

Cultiver ces variétés locales m’a non seulement permis de me rapprocher de ma région d’origine mais m’a également offert des défis uniques à relever. Cette transition vers des essences plus régionales était guidée par un désir d’explorer au-delà des sentiers battus, cherchant à comprendre les nuances qui séparent une simple plante d’un véritable spécimen de bonsaï.

Comparer et contraster : Orme de Chine vs. Ormes locaux

L’Orme de Chine et les variétés locales comme l’Orme à feuille de charme et l’Orme Champêtre présentent des contrastes intéressants en termes de culture, de soins et de défis dans l’art du bonsaï.

D’un côté, l’Ulmus Parviflora est loué pour sa facilité de culture, son adaptabilité et sa tolérance aux erreurs, le rendu idéal pour les débutants. Sa croissance rapide et sa résilience aux maladies simplifie grandement son entretien, offrant aux novices un chemin moins semé d’embûches vers le monde du bonsaï.

De l’autre côté, les essences locales demandent une connaissance plus approfondie des conditions climatiques spécifiques à leur région, ainsi qu’une attention particulière aux maladies et parasites locaux. Elles requièrent une approche plus nuancée et personnalisée de la culture, offrant une expérience plus riche et gratifiante pour ceux qui cherchent à approfondir leur maîtrise du bonsaï.

Cette différenciation n’implique pas qu’une catégorie soit supérieure à l’autre. Il s’agit plutôt de reconnaître que chaque pratiquant de bonsaï a ses propres aspirations et défis qu’il souhaite relever. Que l’on recherche la simplicité et l’accessibilité de l’Orme de Chine ou la complexité et l’authenticité des espèces locales, chaque variété a sa place dans le vaste monde du bonsaï.

L’Orme de Chine : une révolution dans l’art du bonsaï

L’orme de Chine suscite un engouement particulier dans le monde du bonsaï pour plusieurs raisons, notamment sa flexibilité, sa robustesse et sa capacité à s’adapter à divers styles de culture. Cet arbre est particulièrement apprécié pour la création de styles innovants et variés, tels que le style Burton et le style Cosmic (Kozumikku), créés par Darrieux Laurent et Dora Hervé en 2006.

Méditation Cosmique en sirotant une bonne bière

Le style Cosmic, ou Kozumikku, part du principe qu’il est possible de créer de nouvelles formes de bonsaï en utilisant des techniques modernes qui sont parallèles et non opposées aux règles et connaissances communément acceptées. Il emprunte une grande majorité de moyens dans la production de bonsaï traditionnels, avec la distinction qu’il se libère des contraintes habituelles, permettant ainsi une plus grande expression artistique et une exploration de formes nouvelles et audacieuses.

Quant au style Burton, il se distingue par sa singularité et son caractère non reproductible par la nature, ce qui en fait une véritable innovation dans l’art du bonsaï. Ce style, maîtrisé et perpétué par Laurent Darrieux, offre une perspective unique sur la manière dont les bonsaïs peuvent être cultivés et présentés, en s’éloignant des conventions traditionnelles pour explorer de nouvelles dimensions esthétiques et conceptuelles.

L’engouement pour l’orme de Chine dans ces styles réside dans sa capacité à incarner ces nouvelles approches tout en restant résilient et adaptable. Les créateurs de ces styles, Darrieux Laurent et Dora Hervé, ont vu dans l’orme de Chine un candidat idéal pour expérimenter et pousser les limites de l’art du bonsaï, grâce à sa croissance relativement rapide, sa facilité de formation, et sa tolérance à une taille drastique, ce qui permet une grande liberté dans la création de formes et de structures innovantes. Il convient cependant de noter que d’autres variétés tout aussi résilientes pourraient également offrir des possibilités intéressantes pour explorer de nouvelles approches artistiques dans le monde du bonsaï.

Ces styles représentent une évolution de l’art du bonsaï, en intégrant des éléments contemporains et en explorant de nouvelles voies qui s’écartent des méthodes traditionnelles. L’orme de Chine, avec sa versatilité et sa robustesse, s’avère être un excellent support pour ces explorations artistiques, permettant aux créateurs de réaliser leur vision sans être limités par les contraintes des espèces plus traditionnelles.

En somme, l’orme de Chine est au cœur de cette révolution dans l’art du bonsaï, car il offre la possibilité d’explorer et de concrétiser des visions artistiques audacieuses et novatrices, comme le montrent les styles Burton et Cosmic (Kozumikku).

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2 commentaires sur “L’Orme de Chine en Bonsaï : Débuter avec Simplicité ou Rechercher le Défi ?”